A la révolution, l'office divin cesse. Les quelques moines qui occupaient encore la noble abbaye ont fui ou ont été chassés. Le prieur va mourir en Lorraine, son pays d'origine. Monastère et église abandonnés, ornements, vases, livres et meubles précieux, tout fut mis au pillage ou vendu à vil prix. La vaste église livrée à elle même subit alors les intempéries qui feront s'effondrer la voûte laissant l'édifice dans un état de ruine lamentable livrée à la convoitise de chacun et à la dévastation.
Les habitants du village s'empressèrent alors de cacher la Vierge miraculeuse dans le coin d'un jardin. Trois ans s'écoulèrent, mais à l'époque de la terreur, on préfère retirer la statue de son asile qui paraissait plus assez sûr afin de la dissimuler 3 ou 400m plus loin dans le bois au-dessus du village. Cette dernière fût alors abritée sous une pierre en attendant des jours meilleurs.
En 1802, les églises de France rouvrirent avec le Concordat mais celle du Val-Honnête n'était plus qu'une ruine incapable d'abriter la Vierge. Les habitants décidèrent alors de la mettre à l'abri dans une des caves de l'abbaye qui devint ainsi pour quelque temps son modeste et sombre oratoire. Cependant, trop modeste et trop indigne pour Notre-Dame, on chercha ailleurs l'autel et le sanctuaire que Feniers ne pouvait plus offrir. On la transporta alors deux fois à l'église paroissiale de Condat mais deux fois elle fût retrouvée le lendemain dans la cave de l'abbaye. On dit que la Vierge était restée fidèle au lieux bénis où pendant des siècles on était venu l'invoquer. Dans le trajet qu'elle fit de Condat à Feniers, on raconte même que la statue miraculeuse aurait laissé sur deux pierres l'empreinte de ces pieds...
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