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 Nauzenac : nostalgie d'un site et d'un art de vivre

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Antonio
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MessageSujet: Nauzenac : nostalgie d'un site et d'un art de vivre   Nauzenac : nostalgie d'un site et d'un art de vivre Icon_minitimeDim 9 Juin 2013 - 10:19

Simone Bonnet et sa fille, Maryse, se souviennent du doux chant de la Dordogne
Nostalgie d'un site et d'un art de vivre

Nauzenac, hameau d’une quinzaine de maisons, sous Chalvignac, a été la scène d’une tragédie en décembre 1944 avant d’être englouti l’année suivante.

Nauzenac : nostalgie d'un site et d'un art de vivre 1116103

«J'aimerais être née à Nauzenac », lance Simone Bonnet qui a pourtant vu le jour à Paris. Ce hameau noyé, c'est toute son enfance, tout le bonheur qu'elle a connu auprès de sa grand-mère qui tenait une auberge à l'enseigne du « Café Moreau ».

Elle est toute petite quand elle commence à passer ses vacances au sein d'un cocon familial simple, rustique, mais surtout aimant. « Tu étais très gâtée, ironise sa fille Maryse, qui connaît l'histoire par c'ur. C'était la campagne, il faisait beau, les légumes, les fruits et le poisson étaient à profusion. »

Une école et une chapelle dédiée à Marie-Madeleine

Un état que reconnaît volontiers la retraitée et qui berce et confirme ses souvenirs. « Les gens demandaient à ma grand-mère : "Vous pouvez nous faire la friture aujourd'hui ?". » Et la mémé de s'armer aussitôt de son épervier et d'entraîner la petite Simone à la pêche avant de nettoyer, gratter et cuisiner les généreux produits de la Dordogne. « Le poisson blanc se mangeait comme ça, on ne sentait même pas les arêtes. »

Nauzenac, c'était aussi son oncle François, l'accordéoniste, qui animait les dimanches après-midi pour le plus grand plaisir des convives et des promeneurs.

Et puis, Nauzenac, c'était une école, une chapelle dédiée à sainte Marie-Madeleine et qui accueillait, chaque année le 22 juillet, une procession dont le souvenir ne s'est pas effacé. « Les gens venaient de partout, déjeunaient chez ma grand-mère ou pique-niquaient dans les prés qui faisaient comme une plage avec des arbres et de l'ombre », se souvient-elle.

De ces jours heureux, Simone Bonnet garde une nostalgie inconsolable. Lorsqu'elle évoque les avis d'expropriation, sa voix se crispe douloureusement. « Tout le monde pleurait, c'était le désespoir. Les gens ne voulaient pas partir. » Un constat tragiquement avéré en décembre 1944, lors de la terrible crue évoquée la semaine dernière ( lire notre édition du 5 mai).

« Pendant douze ans, j'ai vécu au rythme de la nature »

« Mes cousins, les Dauvizis (frère et s'ur) avaient été expropriés. Ils avaient acheté une ferme, en haut, mais ne pouvaient se résoudre à quitter Nauzenac. Ils ont refusé de croire à la crue et on les a retrouvés noyés, dans le grenier de leur maison. »

Après la mise en eau de l'Aigle, comme attachée aux bords de cette Dordogne tant aimée, Simone Bonnet descend à Aynes où elle rencontre son futur époux, boucher ravitaillant les nombreuses cantines du village gonflées par le nombre des ouvriers.

Elle se voit confier, par EDF, la gérance de l'hôtel-restaurant du bourg, servant cent couverts par jour. C'est là que naît Maryse en 1952 qui, à son tour, va connaître la rivière et en rester marquée à vie. « Pendant douze ans, j'ai vécu au rythme de la nature », se souvient-elle. Nage, balade et vie simple vont constituer « mon petit monde à moi ». Et, fidèle à ces rives, Maryse se marie dans la chapelle d'Aynes un 7 avril, vingt ans jour pour jour après ses parents.

Elle n'a pas reconnu
« sa » Dordogne


Simone Bonnet est descendue à Nauzenac en 2001 et, malgré la vidange de la retenue, n'a pas reconnu « sa » Dordogne. « Ce cours d'eau n'avait rien à voir avec ce que j'ai connu : une eau qui coulait, chantait et se heurtait aux cailloux. En 2001, il n'y avait plus de cailloux… »

Yveline David
La Montagne, dimanche 12 mai 2013




Photos
http://www.google.fr/search?q=nauzenac+dordogne&bav=on.2,or.r_qf.&bvm=bv.47534661,d.d2k&biw=1280&bih=685&um=1&ie=UTF-8&hl=fr&tbm=isch&source=og&sa=N&tab=wi&ei=SDq0UYPvL4TKPcmEgcAE

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