L'auvergnat est un dialecte de la Langue d'Oc parlé en Auvergne. Des débats animés ont lieu pour savoir si l'auvergnat est de l'occitan ou non. Tout dépend en fait de la définition de ce mot : si "occitan" est pris dans le sens de "langue d'Oc", à l'évidence, l'auvergnat, forme écrite de nombreux troubadours est de l'occitan, et même une de ses formes les plus littéraires, ayant préservé certains mots anciens ; mais certains défendent une conception plus restrictive de l'occitan qui exclut l'auvergnat. En effet, la langue « normalisée » défendue par les partisans d’un occitan « central » a des conjugaisons un peu différentes des conjugaisons auvergnates et de nombreux mots valorisés car retrouvés dans certains secteurs occitans en même temps que dans la langue cousine du catalan, là où l'auvergnat garde d’autres formes anciennes de la langue d'Oc, très proches de l’occitan provençal. C'est probablement le département du Cantal qui représente aujourd'hui le mieux la culture auvergnate, et où les composantes importantes que sont la langue, la tradition culinaire, la musique, sont les plus vivantes.
Malheureusement une bonne partie de la population qui comprend ou parle un peu ou couramment le « patois » ne sait pas le lire et encore moins l’écrire.
La transmission de la langue se fait pour l'essentiel dans le cadre familial (grands-parents à 61 %, ou encore l’entourage à 50 %) avec une part très faible par le réseau institutionnalisé qu'est l'école (10 %). De plus le souhait d'apprendre est très présent. Il est le plus fort chez les moins de 35 ans (23 %). Le désir de voir la langue proposée à l'école est le plus fort dans les départements occitans (Haute-Loire 53 %, Puy-de-Dôme 51 % et Cantal 74 %).
Qui parle encore le « patois » en Auvergne aujourd'hui ?
On considère que plus de 800 000 personnes le comprennent à des degrés divers et que 300 000 sont encore capables de le parler. Son avenir est grandement menacé. Au milieu du XIXe siècle, la population vivant en Auvergne s'exprimait majoritairement en occitan. En 1950, toute la campagne auvergnate était bilingue mais elle s'est vidée et la langue s'est recroquevillée au fond des maisons et des fermes et est utilisée par la famille et le voisinage. Cette langue ne survit que par la volonté d'une poignée de volontaires.
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Extraits d’articles « ces langues qui ont fait la France « (Gé magazine) et Wikipédia
C’est du début du XXe siècle que datent les premières atteintes à la vitalité des « patois ». La désaffection pour les langues régionales ne commence vraiment qu’avec la grande guerre, à cause essentiellement des brassages de populations qui suivirent et des punitions systématiques à l’école. Le français allait dès lors prendre la première place dans la vie de tous les jours et reléguer les « patois » dans des usages plus restreints, réservés aux conversations familiales ou entre villageois.
Aujourd’hui, nos langues régionales ont toutes du mal à survivre. A la recherche de leurs racines, les jeunes manifestent un goût nouveau pour la langue de leurs ancêtres. Ils sont soucieux de sauvegarder les traditions linguistiques et culturelles de leur région.
A partir du milieu du XVIe siècle, on constate un divorce entre l’usage écrit et l’usage oral. En effet, si le français devient une obligation pour tous les habitants de la France, cela est surtout vrai dans les écrits, car pour ce qui est de l’oral, le Cantal ne fait pas exception aux autres régions. Les langues régionales continuent en effet à rester le mode préféré d’expression des populations. L’enseignement continue de se faire en latin jusqu’au XVIIIe siècle. Pourtant en 1790, une enquête avait révélé qu’à peine un Français sur 10 parlait vraiment le français et qu’un Français sur 4 l’ignorait complètement.
L’abbé Grégoire avait prononcé en 1794 un discours préconisant l’abolition des « patois » afin que le français devienne réellement la langue unique de la République. La création des écoles normales d’instituteurs, destinées à enseigner le français aux maîtres d’école « patoisants » n’avait pas pour autant fait disparaître les langues régionales, qui ont continué à vivre librement et naturellement à côté du français pendant tout le XIXème siècle
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